Interview – Marie Demonte

Interview – Marie Demonte

Pendant le CSIW-5* de Bordeaux,  Epona du Quesnoy (10 ans par Ogrion des Champs), la jument de Marie Demonte a particulièrement attiré notre attention. Elle était également accompagnée par un autre cheval montrant beaucoup de qualités, Flashing de Riverland (9 ans par Kannan) dans les épreuves intermédiaires. Quelques jours après le concours, Marie Demonte à répondu à nos questions.

Pour commencer, peux-tu nous parler d’Epona, qui nous a fait très forte impression à Bordeaux ?

C’est une jument que j’ai eue dans mes écuries au mois d’octobre de ses six ans. Ça fait maintenant trois ans et demi. Dès que j’ai sauté avec, sincèrement, je suis tombée amoureuse. Elle avait déjà le respect et sa façon de sauter était incroyable. L’année de sept ans, elle s’est coincée dans un box et s’est blessée. Elle avait dû être opérée. À sept ans, elle n’avait fait qu’un concours à Royan au mois de février, puis après, elle a commencé les concours fin août ou début septembre. Elle n’a donc que très peu tourné à sept ans. À 8 ans, elle a suivi les bons chevaux en étant dans des épreuves à 1,40m, puis à 1,45. Elle a fait une année de huit ans formidable, avec une régularité et un nombre de parcours sans faute incroyable.

Quand on regarde ses performances, on voit qu’elle est vraiment tout le temps là.

Oui et depuis toujours. C’est une machine à sans-faute.Je ne fais que dire aux entraîneurs que c’est une jument de Coupe des Nations. C’est une jument qui se bat pour être sans-faute tout le temps. Elle a beaucoup de facilité dans les moyens et le respect. Après, il faut qu’elle prenne encore confiance. Qu’elle ait conscience qu’elle a ces moyens-là. Au début, quand on sautait 1,40m, elle allait deux mètres en l’air. Maintenant, 1,50m, on voit que c’est vraiment facile pour elle. Elle a gagné une 1,55m cette année. L’année dernière, ma jument de tête a été arrêtée au mois de février à Vilamoura. Epona devait donc assumer les qualifications des grands prix et les grands prix. J’ai essayé d’espacer les concours pour ne pas lui tirer sur le physique et elle a une santé de fer. Je pense qu’à 10 ans, elle arrive prête pour le vrai sport. Ça a été un concours de circonstances de sauter à Bordeaux où ce n’était pas prévu. Elle n’avait pas sauté depuis deux mois en concours. Elle était évidemment au travail, mais pas en condition de sport. On voit qu’elle est tout à fait au niveau. En plus, je pense qu’aujourd’hui, quand on a un cheval très respectueux, les concours indoor les freinent un petit peu. Pour une jument d’1,83m, c’est encore un peu plus difficile pour elle de sauter ça dehors que, par exemple, au sunshine tour où je l’ai trouvé très à l’aise sur une grande piste en herbe.

Quand on la voit faire ce niveau d’épreuve comme ça, on se dit que c’est une jument pour les échéances à venir.

Oui et elle est économisée. Elle est 100 % naturelle, elle n’a pas de protège-boulets derrière. C’est une vraie jument de sport. Sincèrement, j’aurai eu un concours 15 jours avant Bordeaux pour la mettre un peu dans le bain du concours, je pense que ce qui lui est arrivé dans le vertical bleu, ça ne serait pas arrivé.

C’est une jument à garder normalement ?

Oui, à garder pour faire du sport. Les propriétaires prennent du plaisir.

À Bordeaux, tu as également emmené Flashing, qui a lui aussi fait un super concours.

C’est un cheval qui a été élevé à Riverland et qui s’est avéré très délicat. À six ans, Flashing n’approchait plus les barres au sol dans la carrière. C’est un cheval extrêmement respectueux. Il a été envoyé chez Benoît Parent qui a un cavalier de concours complet installé vers Dax. Il a été là-bas, pour le débêtir un peu avec des obstacles de cross. Benoît l’a récupéré à sept ans, a fait un travail formidable avec le cheval puisqu’il a concouru jusqu’à 1,35m dans l’année, alors que le cheval ne passait pas une barre au sol. Ce n’était pas méchant, mais il fallait s’en occuper. Il fallait y aller gentiment. L’année dernière, pour son début d’année de huit ans, on décide de l’emmener à Vilamoura. Je ne l’avais jamais monté, mais j’ai dit d’accord, on va y aller gentiment. Donc on a sauté les cinq ans à Vilamoura, il y a un an. Au bout de six semaines, il a sauté deux rankings sans faute là-bas, mais c’était sur la même piste, en confiance. Puis son année de huit ans a démarré ensuite en étant assez formidable. Sur 11 grands prix deux étoiles courues, il est 10 fois sans faute.

Lui aussi semble très régulier !

Pour ça, il est un peu comme Epona, , c’est-à-dire qu’il faut y aller gentiment le premier jour. Il y a encore ce recul, qui en indoor a été plus accentué qu’à Oliva. Ce sont des chevaux à vieillir. Cette année, il se sent encore mieux sur des grandes pistes que sur une piste un peu enfermée.

Ils ont l’air d’arriver bien pour aller sur les concours ensemble, avec Epona dans les grosses épreuves et Flashing qui suit l’autre dans les intermédiaires.

C’est vrai. J’ai Flashing, Forban, Gentleman. J’aimerais qu’ils arrivent un peu à soulager Epona, pour qu’elle ait l’objectif des très gros concours et des grands prix, et que les chevaux à côté, aident à se qualifier ou à sauter les autres épreuves. Flashing, ce n’est pas un cheval de vitesse. C’est un cheval pour sauter des épreuves à barrage et un cheval de Grand Prix. Ils vont reprendre tous les deux sur les deux étoiles de Vejer. On va faire en sorte que la reprise soit facile et agréable. Après, ils nous dirons jusqu’où ils veulent aller.

Avec ce qu’ils ont montré à Bordeaux, cela ouvre une porte pour donner accès un peu à du beau concours ?

Bien sûr ! On sait que l’objectif maintenant, depuis quelques années, pour la fédération, ce sont les championnats pro élite. Ce qui fait qu’on a déjà un objectif à atteindre. Ensuite, les Coupes des Nations vont démarrer à partir du mois de mai. On sait que c’est une année olympique qui donne la priorité aux couples prétendants. Ensuite, nous devons accepter d’aller là où il y a de la place, sur les terrains, où ils ne vont pas aller. On ira un peu là où il y a de la place et avec plaisir pour les lancer gentiment.

Représenter la France en coupe des nations, c’est quelque chose d’important ?

Oui, vraiment. On l’a fait l’année dernière et ça s’est plutôt très bien passé. Je l’avais fait auparavant avec d’autres chevaux. L’objectif n’est pas de faire du Global Tour. On est plus Coupe des Nations que le circuit où il y a de l’argent. C’est comme ça, ce sont des rêves de gamins. J’ai eu la chance d’aller quand même sauter à Aix la Chapelle il y a deux ans. J’espère que, petit à petit, on va pouvoir ramener un piquet de chevaux, les endurcir gentiment et puis les emmener prêts à faire tout ça.

Pour finir, un petit mot sur le fait de monter à Bordeaux, devant ce public ?

C’est un sacré concours ! Ce n’est pas souvent qu’on est devant notre public. Je suis née à Toulouse, j’ai habité avec Olivier 10 ans à Bordeaux, après 10 ans à Barbaste donc, on est du secteur. Je n’ai jamais été trop loin. C’est vrai que ça fait chaud au cœur de sentir tous ces gens qui sont derrière nous. Beaucoup de gens étaient venus me voir. Mes parents ne viennent jamais, parce que j’ai quand même toujours des concours loin. Bordeaux, ça rassemblait tout le monde donc, ça fait chaud au cœur. Et c’est une arène, il y a quand même une ambiance particulière, avec les loges autour. C’est un profil où on est vraiment dans le public.

Interview – Robin Muhr

Interview – Robin Muhr

Durant le CSIW-5* de Bordeaux, nous avons été impressionnées par la qualité des chevaux de Robin Muhr, dont son jeune Crocodile Rock qui y faisait sa première 1,50m et Galaxy qui s’est classé dans les deux difficiles Grand Prix 1,60m. Quelques jours après, après qu’il avait déjà rejoint le concours d’Oliva, Robin Murh a répondu à nos questions. 

Est-ce que vous pouvez nous parler de Galaxy HM (Quality Time TN) ? Quelle est son histoire ?


Il a déjà 13 ans et jusqu’à l’année dernière, il sautait 1,20m. Il n’a jamais vraiment appris le vrai sport. Il a commencé au début de l’année dernière à sauter un peu plus haut avec son cavalier, qui ne l’a gardé que trois à quatre mois à-peu-près. Il est passé de 1,20m à 1,45m en quelques mois. Je l’ai acheté après ça et on a sauté assez vite, assez gros. Il a des qualités hors normes. C’est ce qui me permet déjà de faire ce sport-là, parce que techniquement, il y a encore pas mal de lacunes.


Vous vous attendiez à ce qu’il fasse ça ?


Oui, j’avais énormément d’espoir. Je l’ai acheté avec mon argent. J’y ai tout de suite cru énormément, mais pour vous dire vrai, parfois, je me suis dit que je n’allais jamais y arriver. Quand j’ai fait Bordeaux, je me suis dit qu’on est sur la bonne voie et ça, ça fait du bien.


On voit qu’il n’est pas facile. Par contre, on le voit aussi très à l’aise sur des parcours comme ceux de Bordeaux.


Exactement. Il est particulier. Il est très respectueux, mais il n’est pas très connecté. Il est beaucoup dans son idée à lui. C’est un cheval qui a un peu de caractère et il ne va pas non plus tout le temps se laisser faire. Il veut vraiment savoir qui il a en face de lui. Là, il se dit, « Ok, c’est toi. On se connaît, j’ai confiance en toi et on peut le faire. » Il peut parfois être très sensible sur certaines choses, mais très guerrier. Sinon, il est très gentil comme cheval. Le couple est en train de se former.


C’est votre cheval pour l’avenir ?


C’est mon cheval pour les Jeux olympiques de cette année.


Quel va être son programme dans l’idée d’aller aux Jeux olympiques ?


Là, il est à Oliva, il va sauter entre 1,30m ou 1,35m. Je vais essayer de bien l’avoir en main, de sauter dans de bonnes conditions. Qu’il apprenne à sauter sans forcer. C’est un cheval qui fait tout avec la force. Il faut essayer de lui apprendre à faire un peu avec la finesse et la justesse. Je vais prendre le temps de me connecter encore à lui afin que plus le temps passe, plus on soit connecté. Pour qu’on fasse qu’un pour que lorsqu’on arrive en piste et qu’il y a de grosses difficultés. Il faut qu’on soit soudés et qu’on sache qui fait quoi, et comment.

Après ce cheval-là, il y en a un autre qui ne semble pas du tout facile non plus, mais également prometteur, c’est Crocodile Rock (Cornet Obolensky).


Oui. Je l’ai depuis qu’il a quatre ans. Honnêtement, il n’est pas si compliqué que ça.


Il faisait sensible quand il rentrait en piste, un peu sur l’œil, mais par contre, dès qu’il est parti, ça semblait facile.


Oui, je suis vraiment très content de ce qu’il a fait à Bordeaux, parce que c’est son deuxième indoor de sa vie et sa première 1,50m. Il n’a que huit ans, on ne lui fait pas trop sauter ces épreuves-là normalement, mais j’avais fait une 1,45m en fin d’année et il avait fait ça très, très bien. Je l’ai amené à Oliva pour le remettre en route. Il a fait 1,45m plutôt bien. Après, ça reste un Cornet, mais vu que je l’ai depuis qu’il a quatre ans etque j’ai fait le débourrage et je le connais bien. Même si on passe sur des plus grosses épreuves, il a confiance en moi, et moi, j’ai confiance en lui.


Il a également l’air d’être un cheval d’avenir.


Oui, il est vraiment chouette et puis je le connais mieux que Galaxy. Je pense que Crocodile fera aussi de belles épreuves, même s’il est un peu moins spectaculaire que Galaxy. Crocodile est aussi un peu plus bébé.

À Bordeaux, vous aviez aussi Stawita PS (Stakkatol) qui a fait un bon concours. Aujourd’hui, ça vous fait un sacré piquet de chevaux pour faire les beaux concours.


Ce sont trois bons chevaux. J’en ai encore une autre jument qui est très bien aussi, qui n’était pas à Bordeaux, mais qui est à Oliva et qui a fait de bons résultats.


De l’extérieur, quand on voit ses chevaux, on a l’impression qu’il y a vraiment une écurie qui se construit pour avoir des chevaux de différentes générations pour avancer dans le sport.


C’est un peu le but. Faire du sport. On ne peut pas en avoir 10.000. Ce sont des chevaux qu’il faut connaître et avoir confiance en eux pour sauter ces épreuves. Il faut les entretenir au quotidien, savoir où ils en sont dans leur tête et physiquement. C’est compliqué d’en avoir beaucoup, mais jusqu’à six ou sept chevaux, on y arrive.


Cette année le gros objectif, ce sont les Jeux olympiques. Avez-vous d’autres objectifs sur certains concours d’ici-là ?


Honnêtement, je n’ai pas d’idée. C’est mon cheval qui va me dire. Peut-être quelques coupes de nations avec l’équipe d’Israël. On va voir. Le plus important, ça va être que mon cheval se sente bien. Je vais essayer de maintenir Galaxy à ce niveau-là. Crocodile, je vais le descendre un petit peu pour quelques épreuves, puis remonter un petit peu. Je pense qu’il aura un petit break cet été vu qu’il fait sa première année à ce niveau-là. Stawita PS va rester aussi sur ce niveau-là. Je ne pense pas la remettre sur 1,60m. J’ai fait le Championnat du Monde avec elle, mais je la trouve bien sur 1,45m/1,50m. Elle est compétitive, pour elle, c’est plus agréable et pour moi aussi. Parfois, le haut niveau c’est vraiment très contraignant. Pour les chevaux, ce sont de gros efforts, et pour nous, les cavaliers, aussi, parce que c’est nous qui leur demandons. Donc, il faut savoir un peu jauger ça.

Dans votre façon d’en parler, on sent que vous voulez vraiment faire du beau sport, mais que la priorité reste le bien-être des chevaux.


Si on commence à inverser les choses, la machine s’enraye. Ce sont des animaux, ça ne fonctionne pas avec de l’argent ou avec autre chose. Ça fonctionne parce qu’on s’en occupe, parce qu’on en prend soin et qu’on fait les choses justes. On peut se dire qu’on va essayer de gagner ci ou ça, mais au bout du compte, on ne sait pas si on va gagner, parce que des gens qui veulent gagner, il y en a plein lorsqu’on fait des épreuves. Il faut quand même monter pour faire les choses pour que son cheval se sente bien, pour que nous on se sente bien et après, on donne le meilleur qu’on peut. Le plus difficile, c’est d’arriver à gérer tous ces paramètres de pression et ce n’est pas facile.

Interview – Liam Roux

Interview – Liam Roux

À 14 ans, Liam Roux a déjà un beau parcours équestre derrière lui. Performant depuis plusieurs années à poneys, il est 2ème du Grand Régional en 2023 pour sa première année à cheval. Rencontre avec un jeune cavalier à la fois motivé et les pieds sur terre. 

Tu reviens du salon de Nancy où tu as fait de belles performances. Peux-tu nous parler des chevaux / poneys avec qui tu y étais et de vos résultats ? 

 

J’avais sur place 3 poneys et une jument.  Nous remportons la P Elite samedi et l’As 2 GP dimanche avec ma ponette Tully Blue Moon.  Elle avait déjà gagné la P Elite d’Equitalyon. Elle va très bien  en ce moment. Rizotto d’Emery termine 5 eme de la P1 GP. Je montais également en piste pour la première fois Hirish du Gaucho, confiée par Gateau Stables, qui m’a impressionnée par sa bonne tête et sa franchise pour son tout premier indoor et salon. Enfin, je termine 4ème de l’amat 3 Grand Prix avec Umea Borderie samedi, c’était notre premier salon ensemble.

 

Avec quels autres chevaux / poneys vas-tu concourir cette saison, et quels sont les objectifs avec eux ? 

 

Hirish du Gaucho recherche encore son cavalier à la location et nous est confiée d’ici-là, mon objectif est donc qu’elle aille le mieux possible pour son ou sa future cavalier(e). C’est une ponette qui a très bien tourné sur les 6 ans sous la selle de Jack Coulon Gateau , vice-champion d’Europe poney.  Une autre ponette C , Fabiola of Rosscon, sera également confiée par Gateau Stables dans les semaines qui viennent. Avec Tully Blue Moon nous avons démarré les As 1 et allons prochainement effectuer nos premières As Elite. Je recherche encore actuellement un poney supplémentaire pour aborder les épreuves As 1/ As Elite, à louer ou à confier. 

 

Côté chevaux, Umea Borderie , Elfe de Feinn et Borealis de FEINN (qui sont des produits de l’élevage maison) me permettront une nouvelle participation cette année au Grand Regional (dont nous terminons 2ème par équipe et en individuel l’année dernière). Je compte également participer aux championnats Amat en parallèle des épreuves poneys. 

Depuis cet hiver, tu es ambassadeur Gateau Stables. Peux-tu nous parler de cette collaboration ? 

 

C’est une collaboration dont je suis très heureux, Jack a été sacré vice-champion d’Europe poney cet été , et Valérie Gateau qui l’a formé; est exceptionnelle aussi bien en analyse du cheval que du cavalier. Ils sont arrivés d’Irlande depuis deux ans et se sont installés en France. Ils sont spécialisés dans  le travail, la production, la location, et l’achat vente de poneys de haut niveau en France et à l’étranger. Valérie et Jack Gateau ont sélectionné des ambassadeurs dans plusieurs pays pour monter leurs poneys et représenter Gateau Stables et j’ai la chance de faire partie des ambassadeurs France depuis cet automne. 

 

J’aurai donc deux ponettes confiées par Gateau Stables cette saison. Dans un premier temps Hirish du Gaucho  et une ponette C, Fabiola off Rosscon , ponettes potentiellement à louer auprès de Gateau Stable.  Ils proposent également des stages de perfectionnement équestre en plus de la pratique de l’anglais , il est prévu que j’y aille prochainement pour travailler et peaufiner la technique sur les ponettes, tout en améliorant mon anglais ! C’est une très bonne collaboration fort instructive pour moi , j’en suis ravi et les en remercie .  

Matthew Sampson et MGH Candy Girl

Malgré ton jeune âge, tu as déjà pas mal de partenaires qui te soutiennent. C’est quelque chose d’important pour toi ? 

 

Oui très important , cela me motive encore plus pour y arriver et faire au mieux. Quand j’étais petit et qu’ un parcours m’impressionnait , penser à mes partenaires me donnait du courage quand je venais à en manquer . J’ai eu mes premiers partenaires à 9 ans, et je les représente toujours.

 

Les premiers à me faire confiance ont été West Island , Bruno Delgrange (merci Christophe !) , U-dada et Vulcy, j’avais à peine 9 ans et tournais en concours à l’époque sur mon petit entier Apy de Rêve. Je ne les remercierai jamais assez. Je suis ensuite devenu ambassadeur Horse Spirit et Starzup, en textiles cavaliers. Ils ont su développer des gammes à la fois techniques et confortables. Depuis le salon de Bordeaux je représente également Helite. Leurs airbags m’ont changé la vie en piste et à l’entraînement. Et Golden Horse en nutrition équine, qui nous aide à optimiser les apports nutritifs pour nos chevaux.

 

Côté santé, un grand merci à Marie Girard en chiropractrice et Marine Autran, ostéopathe, toutes les deux basée dans le 91. Ce sont des partenaires précieuses qui travaillent sur les douleurs ou blocages pouvant parfois survenir, c’est important, surtout quand on enchaine les concours. Enfin comme évoqué plus haut je suis également ambassadeur Gateau Stables.

 

Comment t’organises-tu pour allier l’école et les chevaux ? 

 

Ce n’est pas toujours facile, j’avoue que ma plus grande hâte est de pouvoir avoir l’âge pour commencer une formation dans l’équitation. En général j’essaye de monter au moins 2 poneys par jour les après-midi en semaine en plus du concours. Ils sont dans tous les cas lâchés en liberté tous les jours et alternent avec au moins deux longes par semaine.

En 2023 je n’ai pas été très présent d’un point de vue scolaire, je travaillais principalement en visio. Merci d’ailleurs à la personne qui s’est dévouée et qui se reconnaîtra ! Néanmoins j’ai repris les cours en présentiel depuis, je souhaite vraiment valider mon année pour pouvoir intégrer ensuite un nouveau cursus. L’année prochaine on envisage soit des cours à distance soit intégrer un bac Pro, du type de celui proposé au CEZ de Rambouillet.

Steve Guerdat - Is-Minka

Quand on te voit en concours, on se rend compte que tu prends tout ça vraiment au sérieux, tu ne montes pas juste pour t’amuser le week-end. Tu t’imagines en faire un métier ? 

 

Oui, j’aimerais vraiment devenir cavalier professionnel plus tard. J’ai néanmoins conscience que la route est longue et qu’il faut se donner à fond.

 

Est-ce qu’il y a un cavalier qui te fais rêver ? Si oui, lequel et pourquoi ? 

 

J’aime particulièrement la monte d’Olivier et Monika Guillon, que je trouve ultra légère et respectueuse de leur chevaux physiquement et psychologiquement, tout en restant très compétitive. J’apprécie également beaucoup la famille Nicolas, Jean-Marc et Caroline. Je les trouve sympathiques et ouverts à tous malgré leur expérience équestre incroyable. J’ai de plus un attachement particulier à ces deux familles puisque ma mère avait également travaillé pour eux plus jeune en tant que cavalière.

Jeremy Le Roy est quant à lui impressionnant car il est capable d’adapter sa monte à chaque cheval et toujours en douceur.

Enfin, j’admire la vitesse de Julien Epaillard, et la liberté d’esprit ainsi que la recherche de bien être de Grégory Cottard, que j’ai eu la chance de rencontrer à Equitalyon cette année. 

 

Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour cette année 2024 ?

 

Continuer à évoluer dans le respect de mes poneys et chevaux et entouré de mes sponsors. Trouver peut-être une monture pour As Elite +, et/ ou pour championnats cadets. J’aimerais aborder les As Elite et quelques petits CSI à poney, et les amateur 1 à cheval, ainsi que pourquoi pas participer à une tournée comme celle de Royan.  Et bien sûr valider mon brevet pour pouvoir intégrer un lycée.

Katharina Rhomberg - Colestus Cambridge

Interview – Herica Ravel

Interview – Herica Ravel

Nous avons rencontré Herica Ravel, propriétaire de plusieurs chevaux de haut niveau montés par le cavalier belge Rik Hemeryck , au CSI4* de Rouen Equi Seine.

Votre collaboration avec Rik Hemeryck a commencé avec Ulyss Morinda. Quel est votre meilleur souvenir ?

 

Il y en a beaucoup. Peut-être la victoire en Angleterre, dans le grand prix 160, devant Laura Kraut. Le barrage a été fabuleux. Il y en a eu d’autres. Ou bien la belle victoire quand il avait sept ans dans le Master des jeunes étalons Selle Français, parce que j’ai eu beaucoup de mal à faire approuver Ulyss Selle Français. Ils l’ont refusé à trois et quatre ans, on ne sait pas vraiment pourquoi. À l’époque où il avait quatre ans, on m’a dit qu’il n’était pas assez brillant, alors que de tous ces étalons de cette génération, je crois que ça a été le meilleur de tous. Iso 163 tout de même, et plus de 110.000 Euros de gains.

Qu’est-ce qui vous a donné envie d’investir dans plusieurs chevaux pour Rik ?

 

Ça s’est fait progressivement car j’ai admiré le travail de formation que Rik a fait sur Ulyss avec beaucoup de patience, surtout sans brûler les étapes car Ulyss était tardif et il ne fallait pas le solliciter avant qu’il ne soit prêt. Bref, Rik et moi sommes devenus extrêmement amis au cours des années. C’est un cavalier fantastique, qui est gentil avec ses chevaux, qui ne les bouscule jamais, qui les comprend et qui s’en occupe. Rik est à six heures et demie du matin, tous les matins, aux écuries. À un moment, je me suis dit : “J’adore son équitation, il est toujours en place, très sobre avec une excellente main… Quel dommage qu’il n’ait pas de chevaux ! “ Et ça a commencé comme ça. 

 

Vous vous êtes fixé des objectifs à ce moment-là ? 

 

Pas du tout ! Et je n’ai toujours pas d’objectif à part que j’aimerais bien que, tôt ou tard, Rik décroche un grand titre, parce qu’il le mérite. Tout ce qui lui manquait, c’est comme beaucoup de cavaliers, les chevaux. Maintenant, je pense qu’il y en a deux qui vont aller très loin. 

 

Vous pouvez nous parler de ces deux chevaux ? 

 

Navarro, bien sûr, qui est un fauve, déguisé en lion (ou en tigre) mâtiné d’antilope. C’est un cheval qui sort de l’ordinaire, presque trop volontaire, avec également un côté très félin.  On l’appelle « le lion » mais je pourrais aussi le baptiser « la panthère ». C’est avant tout un GUERRIER. Jusqu’au mois de juillet, on se disait qu’il avait beaucoup de qualités, mais est-ce qu’il aurait les moyens pour vraiment sauter les très grosses épreuves ? On ne savait pas. Et lorsque nous l’avons emmené à Moerzeke, il y avait 1,60m (ce que Navarro sautait pour la première fois) et le terrain était épouvantable, très profond, glissant. Navarro, sous une pluie battante, est double sans-faute d’une façon extraordinaire, quinze centimètres au-dessus des barres et termine second de l’épreuve. Depuis, il a fait les Coupes du Monde d’Oslo, d’Helsinki, de Lyon et de Stuttgart. Il est sorti de ses parcours entre 4 et 8 pts maximum. Il n’a que dix ans, il faut lui donner encore un an pour vraiment prendre du métier. 

 

Et évidemment, le deuxième, c’est Inouï du Seigneur. Inouï a été très difficile, extrêmement brutal quand on l’a acheté. La puissance, c’était clair qu’il l’avait, c’était un phénomène, ça se voyait. Lui, on ne s’est jamais posé la question. Mais il fallait qu’il accepte Rik (et je peux vous dire que Rik tient à cheval)… Maintenant, Inouï est devenu zen et il est très bien dans sa tête.  Il a confiance en Rik. Il peut sauter n’importe quoi, a toute la couverture nécessaire mais aussi l’équilibre et le respect ! C’est rare un cheval qui peut supprimer très facilement une foulée dans une ligne mais aussi se caser dans un triple très court.

 

Je précise qu’être borgne ne le gêne pas du tout. S’il ne l’avait pas été, on n’aurait jamais pu l’acheter car beaucoup le voulaient à n’importe quel tarif mais… n’ont pas osé.

Vous achetez beaucoup de chevaux ?

 

On en achète quand on en trouve. Par contre, on ne cherche pas de trop jeunes chevaux, pas de 4 ou 5 ans. Je précise que Rik a toujours formé ses chevaux lui-même. Navarro et Inouï, il les a eu à sept ans, en début d’année. Caristello, à 6 ans. Morfine, il l’a même eu foal et Sam de Lauzelle (5 ans, 6 en 2024) est né à Wavre. 

 

Vous avez des descendants d’Ulyss ? 

 

On a des Ulyss, mais ils sont encore jeunes. Il y en a deux ou trois qui promettent beaucoup, dont Kelclasse Montdésir, une petite-fille de Sophie du château qui prend quatre ans et qui saute très fort. Il y a aussi une jument qui s’appelle Jalisca des Perriers (5 ans en 2024), qui a un très, très gros moteur, est sérieuse et respectueuse. Un 5 ans qui prend 6 aussi, Instagram Morinda… Mais à cet âge, qu’est-ce que vous voulez dire ? On ne peut pas savoir, surtout que les Ulyss sont tardifs comme lui l’a été. Ce qui est sûr, c’est qu’Ulyss transmet toujours son caractère en or et très très souvent, son magnifique style.

 

Comment va Ulyss ? 

 

Ulyss a pris sa retraite cette année, à quinze ans. Il est très heureux, il va très bien. On aurait pu continuer avec Ulyss, mais il nous avait déjà tout donné. Maintenant, il mène une vie de rêve, où il est la nuit au box, soigné comme s’il allait repartir en concours, la journée au pré…. Rik et moi sommes allés le voir ensemble il n’y a pas très longtemps. Autrement dit, Ulyss a la vie que n’importe quel cheval de haut niveau aimerait obtenir quand il quitte les terrains. 

 

Quelles sont les qualités que vous cherchez quand vous allez essayer un cheval ? 

 

En gros, Rik cherche un cheval qui a du sang, du respect, et après, des moyens, de l’amplitude et de la couverture. Ce que tout le monde cherche, ça n’a rien de sorcier. Après, c’est le sentiment du cavalier sur le cheval. Il aime ou il n’aime pas.

Certains de vos chevaux sont à vendre ? 

 

Il ne faut pas se leurrer, il faut en vendre. Rik les prépare pour qu’ils soient « clés en main » pour des cavaliers qui veulent aborder ces niveaux. Mais on choisit la maison. Ils ne vont pas dans certains endroits. Quand on en vend un, c’est toujours en plein accord, Rik et moi en discutons. Je n’agis jamais contre son idée et lui, de son côté, me demande mon avis pour pas mal de choses. C’est une collaboration, nous sommes une équipe. 

 

Le sujet du bien-être des chevaux est de plus en plus présent dans notre sport. C’est important pour vous ? 

 

C’est essentiel ! Mes chevaux n’auraient pas été chez certains cavaliers que je ne citerai pas. Il y a un respect des chevaux qui doit passer avant tout. Rik aime ses chevaux. Chez lui, les chevaux sont extrêmement heureux et très bien soignés. Ils sortent beaucoup au paddock et en promenade, on veille à leur moral, ils se sont ni forcés ni bousculés. Rik était sélectionné pour le 5 étoiles de Madrid, il a décidé (en accord avec moi) de ne pas y aller parce que ça aurait été trop pour Navarro et Morfine. Les 9 ans n’allaient tout de même pas faire le GP… Le bien-être des chevaux passe avant tout, c’est le plus important. 

Interview – Caroline Nicolas

Interview – Caroline Nicolas

Caroline Nicolas nous parle de la « famille Watch » : Watch Me de Reve Bovenhoekshof (Nabab de Reve x Chin Chin), mère d’Alias Watch (Diamant de Semilly), mère de : Golden Watch (Armitages Boy), Inti Watch (Mylord Carthago) et Never Forget Watch (By Cera d’Ick).