Interview – Cédric et Barbara Hurel

Interview – Cédric et Barbara Hurel

Le week-end dernier, le couple Cédric Hurel et Fantasio de Floreval a brillé sur la magnifique piste d’Equita Lyon. Ils ont signé deux très belles performances en se classant 6èmes du GP 1,60m du vendredi et 6èmes du GP 1,60m Coupe du Monde du dimanche. Acheté à l’origine pour Barbara, la femme (et groom) de Cédric, l’histoire s’est finalement écrite différemment. Le trio ne se connait aujourd’hui par coeur et les performances sportives sont une belle récompense de tous les choix que Cédric et Barbara ont fait pour donner une vraie chance à ce petit mais si talentueux cheval. 

C’était ta première participation au CSIW-5* de Lyon ?

Cédric : Oui. C’était la première fois à Lyon Coupe du Monde. J’ai toujours eu envie de le faire, mais ce n’est pas facile d’avoir une place. Il y a deux ans, on a fait le Grand National et on a remporté l’étape du Grand National. L’année dernière, j’ai choisi de sauter le 2* parce que mon cheval était légèrement en méforme à ce moment-là. Il fallait sauter un peu plus petit et il a remporté le GP 2*. Cette année, du coup, comme on avait le titre de champion de France, on était sûr de pouvoir participer au 5* et Lyon était programmé depuis plusieurs mois. Et comme à son habitude, Fantasio a été très bon à Lyon. Il adore ce concours, moi aussi, et ça se ressent. 

Comme tu étais certain de pouvoir participer au 5*, tu as organisé ta saison en fonction de cet objectif ? 

Cédric : Après les championnats, on avait visé La Baule. Ça ne s’est pas très bien passé dans le Grand Prix. Après ça, je me suis dit qu’on allait faire notre programme de façon à arriver dans les meilleures conditions pour Equita Lyon.  On a laissé tomber le 5* de Dinard. J’ai préféré faire le 3*étoiles. On a fait plusieurs pauses dans la saison pour pas pour pas tirer trop dessus. Il a fait une pause d’un mois après le 4* de Deauville au mois d’août et on a refait une pause d’un mois après être rentré des deux semaines de Gassin, où d’ailleurs on n’a pas pu sauter le Grand Prix parce qu’il s’était fait un petit bobo à l’œil. Puis on l’a remis en route à Saint-Lô la semaine d’avant Lyon.

En le regardant sauter ce week-end, je l’ai trouvé particulièrement à l’aise sur cette hauteur. 

Cédric : Est-ce qu’on a passé un cap ? Peut-être. En tout cas, on a trouvé deux trois petites ficelles en plus pour que le cheval soit plus à l’aise dans sa locomotion et dans son corps. Du coup, ça lui donne de la sérénité dans son action et plus d’aisance dans les moyens. Dès qu’il fait un peu d’effort, il se contracte un petit peu ou il se recule plus qu’il ne faudrait. Là je pense qu’on a compris quelque chose tous les deux, enfin, tous les trois d’ailleurs avec Barbara aussi.  

En venant à Lyon, tu imaginais faire les performances de ce week-end ? 

Cédric : Honnêtement, je savais pas. Je savais pas. Parce que même si à Saint Lô, ça s’est bien passé, on a fait un petit quatre points dans la 1,50m du vendredi et un petit quatre points dans le Grand Prix. Toute la saison, il n’a pas raté grand-chose dans les Grand Prix, mais c’était des 3 ou 4*. Donc on était dans l’idée de tenter quelque chose, mais sans avoir la certitude que ça fonctionne.

En plus, il a répondu présent dans les 2 Grand Prix ! 

Cédric : Oui. Honnêtement, vendredi soir, après le barrage, je me suis dit “Voilà, ça c’est fait. Super ! Mais va falloir refaire.” Est-ce que c’est un hasard ou pas ? Vendredi soir, il était génialissime. Mais est-ce que c’est arrivé parce que ça devait arriver et que c’était c’était c’était uniquement ce parcours-là à 1,60m ou est-ce qu’on avait passé un cap, je ne savais pas. J’ai essayé de me forcer pour le parcours de dimanche à faire la même chose et ça s’est passé de la même manière. Sauf la dernière ligne évidemment, où je n’avais pas la distance que je voulais sur la spa et où du coup, j’ai refait une foulée de plus pour rentrer dans le double. 

Les performances de ce week-end sont une belle récompense de tout le travail des années passées !

Cédric : C’est une belle récompense du travail, du fait de n’avoir jamais voulu le vendre, mais aussi, après plus de 20 ans en étant spécialisé dans les jeunes chevaux, d’avoir fairt une croix dessus pour se consacrer uniquement aux vieux chevaux. C’est un peu la concrétisation de de toutes les années de travail en essayant toujours de s’améliorer. Pour en arriver là, il a fallu du travail, de la concentration et de la motivation aussi. Parce que ça coûte de prendre la route, d’aller loin, de faire des concours trois, quatre étoiles et puis de temps en temps, un cinq étoiles. Ce n’est pas pareil que des nationaux. Mais ça porte ses fruits. Il faut garder ses idées et aller au bout.

Tu prouves aussi que c’est encore possible, en étant propriétaire de son cheval, en le respectant et sans gros mécènes, d’accéder au haut niveau.  

Cédric : Oui, c’est possible, en effet. Il faut se donner du mal, mais c’est possible.

Qu’elle est belle, cette histoire ! C’est ton cheval, tu as toujours refusé de le vendre et aujourd’hui il est là, classé dans deux Grand Prix 1,60m au CSIW-5* d’Eqyita Lyon. 

Barbara : Il n’y a pas de mot… Même si je l’ai gardé pour nous, je ne pensais pas qu’il arriverait à ce niveau-là. Ils arriveraient tous les deux à ce niveau-là. Plein de monde m’ont fait remarquer qu’ils m’ont vu pleurer le premier jour. Pour la Coupe du monde, je n’ai même pas pleuré parce que ça me semblait tellement irréel… C’est tellement beau. Je n’y croyais pas en fait. Déjà, ce qu’on avait reçu en émotions le vendredi en émotion, c’était tellement beau.

Après le classement de vendredi, tout était déjà gagné pour vous en fait.

Barbara : Exactement. On avait déjà fait notre week end à partir du vendredi. On avait déjà rempli un objectif. Après, on a pris ça pour du plus. 

Après un week-end comme, on a d’autres rêves, d’autres objectifs pour la suite ?

Barbara :On reste toujours dans les mêmes objectifs. Après on ne s’emballe pas. Et encore hier matin on m’a dit que c’étaient les quinze premiers. Que je peux peut-être penser à la finale. Mais l’objectif, ce n’est pas du tout ça. Il donne tellement, il est tellement généreux. Bien sûr, il pourrait le faire. Mais non. Parce que je voudrais qu’il dure dans le temps. On ne va pas lui tirer dessus. On va continuer comme toujours, en priorisant le respect du cheval. Je l’ai monté ce matin en extérieur et il était très très en forme. Le vétérinaire va venir, le checker est fin de semaine, juste pour voir. Ok, tout va bien et je sais que tout va bien. Mais non, on ne va pas changer notre façon de faire et risquer de lui demander trop.

Le Championnat de France Pro Elite pour Cédric Hurel

Le Championnat de France Pro Elite pour Cédric Hurel

La finale du Championnat de France Pro Elite a débuté à 14h10, devant un public venu nombreux, malgré la météo qu’on aurait pu espérer plus agréable à cette période de l’année. 

Après une première manche assez sélective, ils ne seront que 20 à prendre le départ de la 2ème manche du Championnat. Pierre-Marie Friant et  Urdy d’Astree ont pris la tête du Championnat avec un score de 0,48, devant Cédric Hurel et Fantasio Floreval Z avec un score de 1 point et Clément Boulanger avec Kipling van Het Beetjen avec 1,49 pts. Ils sont encore 8 couples à 4 pts maximum.

Depuis le début du week-end, les épreuves s’enchaînent à un rythme très agréable pour le public, puisqu’il n’y a que peu de temps entre les épreuves. On peut d’ailleurs féliciter les équipes de pistes pour leur efficacité ! Seulement une petite demi-heure de pause, puis la dernière manche du Championnat a commencé.

Quel plaisir de voir Cédric Hurel et son génial Fantasio Floreval Z remporter ce Championnat ! L’histoire de ces deux-là a commencé il y a 10 ans, dans 4 ans. Ils se connaissent par cœur et cette victoire est vraiment un victoire de “couple”. Une victoire qui met l’expérience, la complicité et le travail bien fait à l’honneur.

“Nous avons acheté Fantasio à neuf ans, à l’origine pour évoluer sur 1.30m avec ma femme. Il s’est dévoilé pour finalement atteindre le haut niveau. C’est un cheval attachant, très respectueux, avec du caractère mais du cœur et de la volonté. Je suis à son écoute pour pouvoir évoluer à ce niveau dans la durée.”

La 2ème place revient à Simon Delestre et Kinmar Agalux, une très bonne jument de 12 ans déjà compétitive à haut niveau mais qu’il vient tout juste d’intégrer à son piquet. Cette première compétition ensemble semble prometteuse pour l’avenir.

Alix Rigot monte sur la troisième marche du podium avec KS Carat, avec qui il était déjà, entre autres, 10ème du GP 1,55m du CSI3* de Nancy le week-end dernier.

Comme ils savent si bien le faire, Philippe Leoni et sa Miss Marie v’t Winnenhof (qui terminent 6èmes) ont enchaîné les bons parcours, malgré une petite faute en première manche aujourd’hui. Nicolas Layec, qui se révèle au plus haut niveau depuis quelques mois, montre encore une fois la qualité de son équitation, à la fois belle et précise, en déroulant de très beaux parcours avec Du Valon, mais une faute en dernière manche les fait passer à côté de la 3ème place (ils terminent 9èmes). Alexandra Francart et Betty du Prieuré terminent 10èmes avec un beau parcours, précis et fluide, comme on aime en regarder. 

Parmi les couples non repris en 2ème manche, mais qui n’ont pas démérités, on peut souligner la facilité avec laquelle Marie Pellegrin et son fantastique étalon Deuxcatsix d’Eglefin ont déroulé leurs parcours, malgré une faute en première manche, qui les a placés à la porte de la finale, mais aussi la belle performance de Gaëtan Poidvin et Canito, qui après un beau sans faute le premier jour, terminent la première manche avec une faute et un petit point de temps.