Upsilon confirme sa qualité de père de performers de CCE et de CSO

Upsilon confirme sa qualité de père de performers de CCE et de CSO

Upsilon (Canturo x Fusain du Defey) a brillé sur les piste de concours complet de 4 à 10 ans, des titres de champion de France à quatre, cinq et six ans, aux victoires en CCI4*. Surdoué dans les 3 disciplines, il ne laissait personne indifférent. Retraité depuis 2019 pour des raisons de santé (une forme mutante de l’herpès virus), il a tiré sa dernière révérence en avril dernier. Depuis, d’abord sur les terrains de concours complet mais également sur les terrains de sauts d’obstacles, ses produits ne cessent de se faire remarquer !

Il est de loin en tête du classement Hippomundo des meilleurs étalons de concours complet dont les produits ont maximum 8 ans (sur les 365 derniers jours). Parmis ses meilleurs représentants, on peut citer entre autres: Golden de Beliard AA (2ème du championnat de France des 7 ans, vainqueur du CCIYH3*-S de Nokere-Waregem et vainqueur du CCI3*-S de Bazoges en Pareds cette année), Fair Lady des Broucks (gagnante du championnat de France des 7 ans 2022, 5ème du CCI3*-L de Saulieu en 2023), Fireball (vainqueur du CCI3*-L de Saulieu cet été), Edelweis Pompadour (classé dans les 8 premiers des 3 CCI3* qu’il a couru cette année), Gulliver des Lones (6ème du championnat de France des 7 ans et 3ème du CCI3*-S de Bazoges en Pareds), Ezekiel de Bagneux (4ème du CCI3*-L de Bazoges en Pareds) et Fearendile de Meara (8ème du CCI4*-L de Lignières, 5ème du CCI3*-L d’Arezzo, 2ème du CCI3*-S de Pratoni Del Vivaro).

Mais il faut aussi souligner qu’il est 5ème de ce même classement (meilleurs étalons dont les produits ont maximum 8 ans sur les 365 derniers jours) en saut d’obstacles ! Parmi ses meilleurs descendants, on peut citer: Epsilon de Roulard (1,55m), Forban de Beliard (1,50m), Espri du Figuier (1,45), Figuier du Roc (1,45), Fairplay des Forêts (1,45m), Gracieuse D’Elle (1,45m), Goodluck de La Bauche (1,45m), Fara Du Fief (1,40m) et Gerico Louvo (1,40m).

Les produits que j’ai croisé sur les terrains sont souvent très marqués par leur père. Ils ont du charisme, une belle classe de galop, une très bonne technique et du respect. Pour résumer, tout ce qu’on cherche chez un cheval de sport moderne !

Thomas Carlile, son ancien cavalier, a répondu à nos questions pour savoir comment utiliser au mieux Upsilon.

 

Pour commencer, quelles sont les plus grosses qualités transmises par Upsilon ?

 

Ce que je dirai en premier, c’est l’influx et le respect. J’ai vu passé pas mal de poulains, malheureusement il ne signe pas beaucoup par le modèle. Il y en a un peu de tous les gabarits. Par contre, il transmet vraiment son énergie et son respect. Il apporte aussi de la trajectoire et de l’action dans le galop.

 

Pensez-vous qu’il soit aussi intéressant pour le CCE que pour le CSO ?

Il avait une qualité indéniable à l’obstacle. Il sortait de l’ordinaire. Il est issu d’un croisement d’un étalon d’obstacle avec une mère qui a une souche d’obstacles. L’avoir mis au concours complet n’a fait que valoriser toutes ses qualités. Ça a montré qu’il avait une tête exceptionnelle, beaucoup de courage, du sang, une locomotion hors norme. C’était un cheval à toute épreuve. On l’aurait peut-être moins vu s’il n’avait fait que de l’obstacle. Le concours complet est une discipline qui évolue. Ce cheval là a permis d’ouvrir les yeux à pas mal de gens pour mieux sélectionner qu’on retrouve aujourd’hui en complet. À son époque, on n’avait pas l’habitude d’avoir des chevaux de cette qualité dans cette discipline.

 

Il est très connu dans le milieu du complet, mais en obstacles, certains ne le connaissent pas encore autant qu’il le mériterait.

 

Quand on a commencé à le montrer un peu en Normandie, au salon des étalons, il avait beaucoup plu. Quelques très bon élevages l’ont utilisé et il leur rend plutôt bien .

 

Avec quelles juments conseillez-vous de le croiser ? Est-ce qu’il y a un point précis auquel faire attention.

 

De ce que j’ai vu, les chevaux qui sortent le plus du lot, sont issus de juments avec un dos assez fort. Donc je pense, pour le concours hippique en tout cas, que ce sont les juments qui lui conviennent le mieux. Il amène toujours du sang, mais du sang, on en a jamais assez, donc je n’ai pas peur de le croiser avec une jument qui en a déjà.

 

De quelle qualité est le congelé ? Est-ce qu’il reste beaucoup de paillettes ou faut-il se dépêcher si on a vraiment envie de pouvoir l’utiliser ?

 

La qualité est tout à fait exploitable. Il faut se dépêcher parce que le stock est limité, mais il nous reste quand même du stock. Je pense qu’on a encore de quoi l’utiliser pendant 3 ou 4 ans.

 

Est-ce que vous voudriez ajouter quelque chose ?

 

De ne pas hésiter à l’utiliser. C’est un cheval qui a beaucoup fait parler de lui quand il a tourné et aujourd’hui, il continue à faire parler de lui par sa production. Je commence aussi à voir des 3 et 4 ans avec Upsilon en père de mère, et je pense qu’il va aussi être intéressant comme père de mère.

Rencontre avec Tristan Le Minoux

Rencontre avec Tristan Le Minoux

Trois ans seulement après ses premières épreuves Club 3 de dressage, Tristan Le Minoux tourne maintenant en Grand Prix Elite U25. Travailleur, les pieds sur terre et homme de cheval, il progresse vite, mais tout en prenant le temps qu’il faut. Rencontre avec un jeune dont on risque fort d’entendre parler dans les années à venir.

Il y a trois ans, tu étais encore en épreuve club et aujourd’hui tu tournes en Grand Prix Elite U25. C’est une progression très rapide ! Peux-tu nous raconter comment ça a commencé ?

Il y a trois ans, en juillet 2020, j’ai fait ma première et dernière club trois avec Uron, mon premier cheval. En novembre 2020, je commence à monter Quantum III, le cheval de mon entraîneur. Avec les histoires de Covid, au début tout était arrêté, puis j’ai commencé en amateur avec lui pour début mai 2021.

À ce moment-là, tu as déjà pour objectif d’aller faire de belles épreuves de dressage ou c’est juste un plaisir ?

Ça ne faisait même pas un an que je faisais des compétitions de dressage. On ne savait pas si j’allais réussir à accepter cette pression, réussir à m’adapter à cet environnement qui était totalement nouveau. Au début, l’idée c’était vraiment juste d’essayer et de voir si ça me plaisait vraiment. Puis au fur et à mesure, j’ai plutôt bien accroché et aimé l’environnement.

Finalement, c’est l’opportunité de monter ce cheval qui t’a fait avoir un objectif de compétition.

C’est clair que je n’aurais pas eu ce cheval à ce moment-là, ou même je n’aurais pas eu ce cheval de manière générale, je n’aurais jamais découvert ce qu’est le dressage de ce niveau là, ni tout cet environnement, tout ce monde, qui va avec.

Il y a plein de cavaliers aujourd’hui qui s’entêtent à vouloir absolument monter un jeune cheval dès le début. Toi, finalement, c’est la chance d’avoir eu un cheval expérimenté qui t’a fait avancer aussi vite.

J’ai la chance qu’à ce moment-là mon entraîneur ait besoin d’un cavalier. On a trouvé un arrangement et j’ai pu monter son cheval. Mais tout le monde n’est pas en capacité de pouvoir avoir un cheval de Grand Prix pour commencer. Généralement, les entraîneurs ne les prêtent pas à des cavaliers qui sortent de club 3. Je n’ai jamais entendu qu’un autre entraîneur l’ait fait. Effectivement, ça m’a permis d’apprendre beaucoup et de découvrir les sensations. Aujourd’hui, je pense que je monte beaucoup avec la sensation. C’est un défaut et une qualité. Mais mon entraîneur a aussi tenu à ce que je monte un jeune cheval pour voir aussi ce que ça faisait de dresser un cheval et pas seulement d’appuyer sur des boutons. Je n’ai pas beaucoup d’expérience, mais maintenant je connais un peu les deux.

On sent que ton entraîneur a une place importante dans tout ça. Peux-tu nous parler de lui ? Qu’est-ce que ça t’apporte de travailler avec lui ?

Il s’appelle Bruno Loiseau. C’est un cavalier qui comme moi a beaucoup travaillé. Dans les centres équestres, tu fais les box, en échange, on t’autorise à monter un cheval. Il a commencé comme ça parce qu’il pouvait pas, financièrement, assumer de s’acheter un cheval. Maintenant, il redonne la chance à d’autres, parce qu’il les chevaux et le niveau de pouvoir aider d’autres cavaliers, dont moi. Il nous donne notre chance en disant : Je vous prête Quantum, la seule chose que je vous demande, c’est de vous donner à fond pour essayer de progresser. Il n’a jamais mis d’objectif, il a jamais dit qu’il fallait sortir avec tel pourcentage d’une épreuve. Il veut que je monte du mieux que je sais faire et ça s’arrêtera là. C’est déjà très bien. C’est ce qu’il attend.

Il y a 2 ans, tu as récupéré un autre cheval, Salitos.

Après dix ans de carrière et 17 ans sur terre, Quantum prend sa retraite. Il m’a permis de progresser très vite et effectivement, depuis quelque temps, on savait que la retraite n’allait pas être très loin. Comme je m’étais accroché à ce milieu là, Bruno a cherché un cheval pour moi. On a fini par tomber chez Pierre Volla. Il avait Saltos, un jeune qui, à l’époque avait six ans, presque 7. L’objectif était effectivement d’acheter un jeune cheval, parce qu’on n’avait pas les finances d’acheter un qui était déjà très dressé. On était même prêts à acheter un 3 ou 4 ans, mais on a eu la chance de tomber sur Salitos. Il est très gentil, mais les essais ne se passaient pas bien avec tout le monde. Pierre n’avait jamais vu un cavalier réussir aussi facilement avec lui.

Il y avait une entente entre vous.

Oui. Tout passait bien. Pierre était content de voir son cheval comme ça. Je me suis tout de suite comporté avec Sali comme si on était copain et on peut dire qu’aujourd’hui ça fonctionne plutôt bien. J’essaye de continuer à garder cette relation.

L’image que peut dégager le dressage, c’est quelque chose de très sérieux. Mais pour toi, on sent que c’est important de garder une relation amicale avec ton cheval.

Oui. Je suis son copain. Et avant tout, mon objectif, c’est de se faire plaisir. Bien entendu, à des moments, par exemple en piste, on ne peut pas être en train de rigoler. Mais j’essaye quand même de garder au quotidien un moment de jeux, un moment de câlin. Toujours essayer d’être un peu dans un monde des bisounours, parce qu’il en a besoin. Il ne comprend pas si quelqu’un s’énerve. J’essaie vraiment de garder ce côté copain, parce que je pense que c’est comme ça qu’on peut fonctionner. Le fait d’être dur, d’être sérieux, ça ne marchera pas avec lui. D’ailleurs, qu’avec la majorité des chevaux, être dur, ça ne marche pas.

Avec ces deux chevaux, tu as atteint des épreuves professionnelles. Comment tu te sens dans ces épreuves-là aujourd’hui ?

C’est c’est compliqué. J’en parlais il n’y a pas longtemps avec ma préparatrice mental. Le problème, c’est que j’ai évolué très vite dans ce milieu et que je ne me rends pas compte que c’est un très haut niveau. En même temps, je me rends bien compte des résultats. C’est compliqué. Mais personne n’arrive à ce niveau-là du jour au lendemain, avec des très grosses moyennes, avec de très bons résultats. C’est compliqué de se dire: j’ai progressé très vite, mais en même temps, c’est pas pour autant que je dois me relâcher. Ce n’est pas une excuse. Je n’ai que 17 ans, Salitos n’en a que 8, il faut prendre le temps et ne pas vouloir tout obtenir du jour au lendemain. Ça ne marchera pas. Je ne connais pas les autres disciplines, mais dans le dressage, si on veut aller trop vite, soit en cuit les chevaux, on les use prématurément, soit on n’obtient rien parce qu’on va les braquer.

Tu parles de ta préparatrice mentale. Depuis quand travailles-tu avec quelqu’un pour ça ?

Depuis un an à peu près, je travaille avec Sophia Moreau, une préparatrice mental mais aussi cavalière de Grand Prix. On a pu voir que ça a porté ses fruits. J’ai commencé, en gros, avec le Grand Régional de Mâcon. Je me mettais beaucoup de stress et je n’avais pas le contrôle. On se rend pas compte, mais dérouler ce niveau-là, c’est très difficile, tout s’enchaîne vite, on ne se rend pas compte. Quand on le regarde comme ça, on se dit: “oui, fait un appuyé, oui, il fait une pirouette”, mais on se rend pas compte qu’au final, il n’y a que deux foulées où tu peux souffler. Il fallait réussir à visualiser les reprises, à faire baisser le stress. Aujourd’hui, quand j’entre en piste, j’ai beaucoup moins de stress et je sais ce que je dois faire.

Quand on est spectateur non spécialisé en dressage, les reprises les plus intéressantes à regarder sont souvent les reprises libres en musique. En tant que cavalier aussi ?

Quand j’entends “libre” je souris. J’ai toujours adoré ça. Je trouve que c’est un moment où on est moins dans les règles. On ne doit plus juste aller d’un point d’une telle manière. Il y a toute la partie technique, qui n’est absolument pas négliger, mais il y a aussi cette partie chorégraphie, cette partie où tu danses avec ton cheval. Ça, je le trouve moins dans les reprises imposées. Quand c’est possible, je demande à mon entraîneur de m’engager dans la libre juste par plaisir. Parce que je sais que j’adore ça et que c’est un moment où je peux continuer à travailler mes mouvements, mais en même temps, d’être plus avec le sourire, plus positif sur la piste, moins strict, moins bloqué, plus en train de danser avec mon cheval.

On arrive un peu en fin de saison. Quels sont tes objectifs pour l’année prochaine ?

L’année prochaine, on va continuer ces reprises Pro Elite Jeunes U25. On savait que cette année allait être une année de transition, parce qu’il faut un temps d’adaptation pour savoir monter ces reprises-là. L’année prochaine, je vais pouvoir commencer la saison normalement, mais je vais devoir m’arrêter un petit peu parce que j’ai le bac et que je ne veux surtout pas que ça passe à la trappe. Ça reste une priorité. Ensuite, on va continuer les U25. Continuer à travailler et progresser sur ce qu’on a vu dans les protocoles, sur les retours qu’on a des juges. On voudrait faire plusieurs stages avec différents cavaliers pour essayer d’évoluer évoluer et avoir de meilleurs résultats. L’objectif est d’arriver à grimper progressivement dans les moyennes.

Pour l’instant, es-tu en contact avec le staff de l’équipe jeune de dressage ?

J’ai fait un stage national en stage de détection il y a un an. On a eu quelques bons retours à l’époque, Salitos avait encore sept ans et il n’était pas encore aussi au point qu’aujourd’hui. On a encore évolué depuis. Ils me connaissent, mais je ne vais pas courir après après la performance, après tout ça. Pour le moment, je vais finir à l’école et ensuite, on verra. L’année prochaine, l’objectif sera forcément de commencer à se faire détecter, mais je sais que les qualifications seront en mai et juin, pour les Championnats d’Europe. Il est clair que moi, c’est pas possible, parce que ça va être la période où je vais moins tourner, puisque j’ai le bac. Mais j’ai 17 ans. L’année prochaine, j’en aurai 18. Si je suis pris pour les Europe, à 19 ans, ça me va aussi ! C’est pas on n’est pas la course, il faut se dépêcher. Je peux faire les Championnats Jeunes cavaliers jusqu’à 25 ans et je peux finir la carrière de Salitos en U25. On a le temps. S’il me faut deux ans pour aller faire les championnats d’Europe il faudra deux ans. Ce n’est pas grave. Bien sûr les Championnats d’Europe seront un objectif, mais au moment où ce sera le moment parce que nous serons prêts.