Véronique Lemarchand nous parle de Dairzel Duverie

Véronique Lemarchand nous parle de Dairzel Duverie

Véronique Lemarchand, naisseuse et propriétaire de l’étalon Dairzel Duverie (performant jusqu’en 1,50m avec Alexis Gautier) à répondu à nos questions sur son fils d’Air Jordan Z.

Pourquoi avoir choisi de croiser Gazelle de Lavigne (Persan II) avec Air Jordan Z ? 

J’ai acheté Gazelle de Lavigne sur vidéo, comme poulinière, mais comme elle allait bien. Elle a fait 2 ans de concours où elle a beaucoup gagné en 1,30m / 1,35m. Du coup, on a essayé de faire des transferts. Elle a eu du mal à prendre, mais en changeant d’écurie pour une jeune cavalière, on s’est aperçu qu’était pleine de Diamant. Elle l’a porté et a eu beaucoup de mal à pouliner. On a décidé de retenter les transfert et là, ça a marché. D’abord, une jument par Kannan, puis en allant chez Equitecnic, je suis tombée amoureuse de Air Jordan…et j’ai eu un superbe poulain Dairzel. 

Quand Dairzel Duverie est né, comment trouviez-vous le poulain ? 

Pas comme les autres. Il était très gentil , très intelligent avec un beau look et des points de force….

Comment résumeriez-vous ses années de formation ? Était-il particulièrement prometteur pour vous ? 

À 2 ans, on lui a mis des petits cavalettis et ce fut un “WAHOO” tellement il était démonstratif et hors du commun. On l’a laissé grandir puis il a été chez Jérémie Rolland qui l’a présenté aux 3 ans. Il a été approuvé et a eu des très bonnes notes au testage. Il a fait ses saisons de 4, 5 et début des 6ans chez lui avec de très bons résultats y compris aux finales à Fontainebleau. Son look ne plaisait pas forcément aux juges ….À la mi-saison des 6 ans, on a décidé d’un commun accord de le mettre chez Alexis Gautier qui l’a toujours aimé. Alexis va récupérer sa fille de 6 ans Istarzelle  pour les 7 ans.

Quelles sont, pour vous, ses plus grosses qualités ? 

Il a tous les moyens du monde. Il peut aller très loin mais il est extrêmement sensible et malgré les apparences a beaucoup de sang.

Ces dernières années, il a été performant jusqu’en 1,50m sous la selle d’Alexis Gautier. 

Oui. Cette année il est régulièrement classé en Grand Prix 2*. Il a aussi été classé en 1,50m, encore dimanche dernier dans le GP du Grand National. Ce week-end, il participe aux CSI 4* de St Lô où il été classé dans son 1er GP il y a 2 ans. 

En parallèle de sa carrière sportive, il est également étalon (approuvé SF). Comment sont ses produits ? Est-ce qu’il les marque beaucoup ? Quels sont leurs points forts ? Comment conseillez-vous de le croiser ? 

Il transmet sa force, son respect des barres, son sang et sa réactivité. Attention quand même à ne pas mettre des juments trop petites et trop dans le sang. Il ne fait juste pas toujours de très jolies têtes .

Stéphane Dufour nous parle de Diego de Blondel

Stéphane Dufour nous parle de Diego de Blondel

Il y a quelques jours, l’étalon Diego de Blondel (Vigo Cécé x Dollar dela Pierre) s’est fait remarquer en remportant le Championnat du monde des étalons de 9 ans et plus à Valkenswaard. Stéphane Dufour, son cavalier de toujours (et propriétaire, avec sa femme Elodie), répond à nos questions.

Quel est ton tout premier souvenir de Diego ?

Mon tout premier souvenir, c’est le jour où nous l’avons vu dans le champ avec sa mère porteuse . J’étais très curieux , car j’ai monté sa mère  » Mapierre de Blondel  » et son père  » Vigo Cécé  » en concours, et j’avais particulièrement aimé les deux. Diego avait 2 mois. C’est là que l’histoire a commencé.

Il avait déjà quelque chose en plus comparé aux autres ? 

Il avait déjà des atouts. Après, de là à dire ce qu’il allait faire, c’était trop tôt. Michel (Ruel) voulait que l’on ait ce poulain là. Ses mots ont été :  » Vous en ferez un étalon et il sera « votre » cheval. Nous avons été voir dans le champ et il nous a plu tout de suite.

Tu l’as débourré puis monté dans les épreuves jeunes chevaux. À cette période-là, est-ce qu’il montrait déjà particulièrement de potentiel ? 

Oui. Quand nous avons commencé à le faire sauter en liberté, il nous montrait déjà vraiment des bonnes choses. Des choses qui nous plaisaient vraiment. C’est un cheval qui avait du rayon dans ce qu’il faisait, qui avait des moyens et était très respectueux. Après, nous avions vu qu’il avait besoin d’organiser un peu tout ça. Nous savions que c’était un cheval qui prendrait un peu de temps. C’est pour ça que nous avons été lentement et que nous avons pris le temps de le former. Nous aimons bien prendre le temps de former les jeunes et de leur apprendre leur métier. Celui-ci le demandait et si nous avions été plus vite, ce n’est pas dit qu’il aurait fait ce qu’il fait aujourd’hui. 

Dès cette époque, on a dû vous le demander régulièrement. Mais vous avez pour l’instant fait le choix de ne pas le vendre.

Il y a une histoire particulière autour de ce cheval, un attachement sentimental. La connexion entre lui et nous deux (avec mon épouse Elodie ) est assez singulière. Si nous le vend un jour, parce qu’il peut être à vendre, son bien être sera primordial.

D’ailleurs, on a bien vu que quand vous avez fait le choix de le confier à Nicolas Delmotte, le cheval n’était pas pareil. Il a vraiment un attachement particulier à vous.

Diego était très régulièrement classé et Nicolas lui a fait passer un cap, mais le cheval était triste et Nicolas s’en est rendu compte… 

D’ailleurs, parmi les premiers messages que nous avons reçus sur la route du retour de Valkenswaard, il y avait ceux des grooms de Nicolas Delmotte !

Je pense que Diego a besoin d’avoir une relation très proche avec son cavalier et avec son entourage.

Maintenant, il est régulièrement performant sur 1,50m. On voit que c’est un cheval qui prend du plaisir à faire du concours, qui est en forme et est assez régulier.

Oui. Nous lui faisons plaisir et il nous le rend je pense. Il faut le vivre pour le croire.

Il vous a offert une belle victoire le week-end dernier, dans le Championnat du monde des chevaux de 9 ans et plus à Valkenswaard. Comment avez-vous vécu ce week-end ?

C’était top! L’année dernière, nous avions fait Lanaken et le cheval s’était classé meilleur français. Il nous avait déjà fait plaisir. Cette année, nous avons choisi d’aller plutôt chez Jan Tops et nous étions content parce que je trouve que tout est plus “cheval” là-bas. Ça correspond plus à ce que nous cherchons. En plus, Diego a sauté magnifique ! Je pense que ça correspondait aussi à ce qu’il aime.

En plus d’une victoire individuelle, il faut surtout souligner que c’est la victoire d’un collectif, avec François-Xavier Boudant et Dylan Levallois, avec notre victoire par équipe.

Et tout le groupe France et Selle français a juste été incroyable !

Il a effectivement l’air particulièrement à l’aise sur une piste en herbe comme celle-là.

Oui. Il a un tel galop qu’il se sent bien sur une piste comme ça. Il peut s’exprimer totalement. Il est aussi capable de le faire sur des petites pistes, mais là, c’est le bonheur. Il peut s’exprimer à 100 %. Le dernier parcours, c’était un bonheur.

Quand tu le sens comme ça, tu te dis qu’il a encore une marge de progression ? 

Oui, c’est sûr. Il est encore possible monter les barres, c’est évident. J’aimerais bien d’ailleurs, que justement, la porte soit un peu plus ouverte pour aller sur des plus gros concours. Si nous voulons demander quelques CSI3 ou 4* sur des pistes qui correspondent à notre cheval, on ayant comme moi, qu’un seul cheval de ce niveau, on ne nous ouvre pas les portes. J’aimerais qu’on lui donne un peu plus sa chance. Nous aimerions que le sélectionneur ait envie de lui donner sa chance, de nous envoyer sur une Coupe des Nations de 2ème ligue par exemple.

En parallèle de tout ça, il a aussi une carrière d’étalon.

Oui. Et je pense qu’il va l’avoir encore plus maintenant que les étrangers commencent à s’intéresser à Vigo Cécé, avec la victoire d’un Vigo Cécé à Lanaken et d’autres fils qui sont gagnants en 4 et 5 *. Comme il n’y a plus de paillettes de Vigo, ils se rabattent sur les fils. Donc je pense que Diego va sûrement un peu plus travailler. En plus, il a une souche maternelle où il n’y a pas d’autres étalon et il fait partie des meilleures souches françaises, voire européennes. Je pense vraiment que c’est un cheval intéressant.

Comment tu conseilles de l’utiliser ?

Je sais qu’il va ramener sa locomotion, avec une classe de galop comme lui. Il transmet ça à tous ses poulains. Tous ceux qu’on a vu ont une super locomotion, avec des dos bien tendus et une bonne sortie d’encolure, bien dessiné et bien orienté. Il va donner des moyens et de la force. On peut l’utiliser sur une jument dans le sang, lui, va ramener tout le reste. Je pense qu’il va vraiment bien produire. Il faut juste que les éleveurs lui fassent plus confiance. Nous avons déjà un retour sur sa production , il a déjà un fils approuvé étalon. En plus, la fertilité est top, même en congelé. 

Quelle est la suite de son programme ? 

Il va faire le Grand National de Saint-Lô, parce que nous avons une équipe avec la sellerie West Cheval et que c’est important de faire ce circuit pour représenter nos sponsors. Ensuite, il fera le Grand National de Lyon pour le faire voir à d’autres éleveurs. Après, j’aimerais bien, mais c’est vraiment à voir, je voudrais demander le CSI4* de Rouen.

Elise Megret nous parle de l’étalon Check In

Elise Megret nous parle de l’étalon Check In

Le charismatique Check In a encore fait partie des étalons dont on a beaucoup entendu parler durant le salon des étalons de St Lô. Chaque année, de plus en plus d’éleveurs français lui font confiance et pour leur plus grand plaisir, il est disponible en frais au Haras de Clarbec en 2024 !

Son père, Cordalme Z (Cor de la Bryère x Almé Z), a produit plusieurs chevaux d’1,60m dont Couleur Rubin, Corona 93, Chico 784, Corlanda 24, Cordijana Z… Sa mère, Ilonka (Lord Pezi), a été performante en compétition jusqu’en épreuve 1,45m. Elle a également produit Check Up 3 (1,60m), Checkter (1,55m) et Lavender Brown (1,45m). Sa 3ème mère Ladyliberty, a produit Gibraltar, mère de R-Gitana (JEM de Caen), de Panama 148 (1,60m), de Luis 54 (1,60m) et de Skip Rock (1,55m). Sa lignée maternelle a également donné, entre autres, le célèbre étalon Kashmir Van Schuttershof.

Check In a été performant au plus haut niveau avec la cavalière Samantha McIntosh. Ensemble, ils ont participé aux Jeux Equestres Mondiaux de Tryon et à la finale des Coupes des Nations de Barcelone. Parmi leurs meilleures performances, on peut souligner leur victoire dans la Coupe des Nations du CSIO5* d’Abu Dhabi où ils sont double sans faute et leur victoire dans un GP CSI3* 1,60m à Oliva, mais aussi de nombreux classements à Rome, La Corogne, Gijon, Estoril, Abu Dhabi, Eindhove, Vejer de la Frontera, Bourg-en-Bresse, Chantilly, Eschweiler, Vilamoura…

Il a déjà produit plusieurs chevaux performants sur les plus gros concours dont fischerChelsea (gagnante 1,60m avec Michael Jung) et Che Fantastica (performante 1,60m avec Philipp Weishaupt).

Elise Megret a répondu à nos questions sur Check In.

Depuis combien de temps distribuez-vous Check In ?

Les premiers nés en France, ça doit être les “L”. À ce moment-là, il ne saillissait qu’en congelé. Depuis, d’année en année, il fait de plus en plus de juments. Quand on l’a présenté au salon des étalons pour de sa deuxième année de monte en France, il a été très remarqué. À ce moment-là, il était stationné en Belgique et il a fait une cinquantaine de juments en France. L’année d’après, il a fait une soixantaine de juments et l’année dernière, il en a fait entre soixante-dix et quatre-vingts. C’est vraiment un cheval qui plaît et ses poulains plaisent aussi, puisque, quand les gens y retournent, c’est quand même bon signe.  Samantha McIntosh qui gère le cheval et qui était son ancienne cavalière, nous a contactés pour le mettre chez nous cette année.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de le distribuer en France ?

Il y a beaucoup de choses qu’on aimait bien chez lui. Déjà, sa carrière internationale et sa grande longévité sportive. C’est un cheval qui a arrêté la compétition à 17 ans, mais qui aurait tout à fait pu continuer. Aujourd’hui, quand on le voit aux écuries, on n’a qu’une envie, c’est de lui mettre une selle et de le faire sauter. Il a 21 ans, est en super forme et a des membres de poulains, sans la moindre molette. Il est très sain et, comme tout le monde a pu le voir à St Lô, bouge encore magnifiquement bien. Ensuite, sa génétique, qui était vraiment intéressante. C’est un cheval Oldenbourg avec des courants de sang un petit peu différents de ce qu’on peut trouver habituellement. C’est vrai qu’on a un petit peu tendance en ce moment à tourner en rond autour de quelques étalons. Lui, c’est un Cordalme avec une mère Lord Pezi, c’est plus original. Sa souche maternelle qui est aussi excellente. Il a aussi une super technique de saut et est très souple avec une super locomotion. Et enfin pour ne rien gâcher c’est un reproducteur confirmé qui a déjà produit plusieurs chevaux de niveau 1,60m.

Une question importante pour les éleveurs. De quelle qualité est la semence ?

Très bonne ! ​​Il a été purgé il y a quelques semaines. Généralement, quand ils remontent sur le mannequin et que ça fait un moment, la qualité de la semence est généralement un peu moins bonne. Il faut que ça se remette en route. Là, c’était déjà très, très bon. La semence est exceptionnelle. On remplissait déjà très bien en congelé, mais là, on va avoir en plus du frais et du réfrigéré dans la journée. C’est le top. Quand on distribue un cheval, on est très attaché à la qualité de la semence. On est vraiment très clair avec les éleveurs. S’il y a un petit doute, on le dit.

Maintenant que vous l’avez chez-vous, comment est-il niveau tempérament au quotidien ?

C’est vraiment un cheval hyper facile et gentil. C’est un bonheur au quotidien ! Il est assez drôle parce qu’il a la particularité de bien aimer se rouler un peu partout. C’est un cheval qui a un super tempérament et qui est très facile. Il n’est plus monté. Il est vraiment juste longé et marché. Malheureusement, avec le temps qu’il fait en ce moment, il ne peut pas encore aller au paddock, mais quand il fera un peu meilleur, il va aussi y aller. Il a un tempérament assez exceptionnel, et il est tellement beau que cela ne gâche rien !

Il correspond aussi bien, finalement, pour quelqu’un qui veut produire pour le haut niveau, que pour quelqu’un qui veut se faire plaisir.

Oui. Je pense vraiment qu’il peut correspondre à beaucoup d’éleveurs. Les éleveurs qu’il ont utilisé sont assez unanimes pour dire que ses poulains ont un très bon tempérament aussi. Les premiers produits français sont encore jeunes, ils ne sont pas encore en âge de faire de la compétition, mais en tout cas, ceux qui sont dans leur prés sont vraiment très chics, bien orientés. Ils ont hérité de la locomotion de leur père et sont adorables comme lui.

Toutes les infos et conditions sur : www.harasdeclarbec.com/chevaux/etalons/check-in