Christian Hermon nous parle de l’étalon de 7 ans Honduras La Silla

Christian Hermon nous parle de l’étalon de 7 ans Honduras La Silla

Honduras La Silla est un étalon dont la qualité m’avait frappé l’année dernière, lors de sa présentation au salon des étalons de Saint-Lô. Il montrait toutes les qualités que l’on cherche chez un cheval de concours : force, passage de dos, respect et mental.

Quand on regarde du côté de ses origines, on découvre qu’en plus d’être un fils de Mylord Carthago, il est issu d’une très bonne souche. Sa mère Concordia la Silla (qui a tourné en CSI jusqu’à 1,55m) est la propre soeur de l’étalon Diarado, mais également la soeur utérine de de Fortender  (1,60m), de C-Jay 3 (1,60m) et de Scuderia 1918 Humphreys (CCI4*). Dans la souche maternelle, on trouve de nombreux performers 1,50m à 1,60m, dont les étalons Corofino I et Corofino II.

Tant au niveau des qualités sportives que de ses origines, il n’a rien à envier à beaucoup d’étalons dont on parle plus uniquement parce qu’ils sont distribués par de gros étalonniers.

Christian Hermon, qui représente le Haras La Silla depuis longtemps en France, nous en dit plus sur Honduras. 

Quelle est son histoire ?

Il est issu d’une jument de l’élevage La Silla. On travaille depuis un moment avec Pierre Valette de l’élevage d’Aubigny. Quand les chevaux nous semblent intéressants à 3 ans, on les récupère.  À 3 ans, il remporte la  qualificative des étalons Selle Français de Chazey sur Ain et se classe 10ème du Championnat des étalons Selle Français de Saint-Lô. Ensuite, il a fait 45 juments, en frais chez Pierre Valette. 

Quel a été son parcours dans les épreuves jeunes chevaux ? 

À 4 ans, il a participé à la finale à Fontainebleau où il fait 0 et 4 pts, mais il n’avait fait que des sans faute avant.  À 5 et 6 ans, pareil, 0 + 4 à la finale, mais il a fait chaque année beaucoup de sans faute avant. Cet hiver il s’est donné un coup sur la corde jarret, donc il a été un petit peu arrêté. Mais là, il a repris les concours. Il est 9ème du GP 1,30 hier à Canteleu et on attaque les 7 ans à Saint-Lô la semaine prochaine. 

Quels sont ses points forts pour toi ? 

C’est un cheval qui a une super tête, qui est très souple et très puissant. Il est très facile, a un bon équilibre et peut tout sauter. Dans les moyens, il est hors normes. 

L’objectif, c’est le haut niveau ? 

Oui. Dans un premier temps, c’est de le faire évoluer encore. Peut-être qu’on verra si on ne le vend pas plus tard. Mais en tout cas, c’est de le développer encore un peu. C’est un cheval que je vois bien faire de très gros concours. 


La carrière d’étalons, c’est quelque chose d’important pour vous ? 

Non. C’est tellement difficile. Le problème, c’est que maintenant, il faut faire beaucoup de marketing. À 3 ans, il a fait pas mal de juments parce qu’il était en frais. Maintenant pour nous la priorité c’est le sport, donc il ne fait que du congelé, du coup, cela intéresse un peu moins les gens. Surtout qu’à l’étranger, ils vont beaucoup plus aux jeunes chevaux, à la jeune génétique. En France, on a encore du mal. On a quelques poulains qui sont très bien. On est très contents de sa production. Ils sont très beaux. 

En plus, il a une super souche ! 

Oui. Sa mère a été compétitive sur de belles épreuves et c’est la propre sœur de la mère de Diarado. Et c’est une top souche. Le problème c’est que beaucoup d’éleveurs vont plus utiliser des étalons qu’ils voient à la télé, que de s’intéresser aux jeunes chevaux même avec de la qualité et une super souche.

C’est un jeune cheval qui sort quand même vraiment du lot je trouve. 

Au niveau génétique, il sort du lot et au niveau de la qualité, je pense qu’il sort également du lot. On verra s’il ne lui arrive rien, mais à mon avis, à la finale de sept ans, il peut vraiment être très, très bien. 

Comment conseilles-tu de le croiser ?

Il n’est pas très grand. Il fait 1,65m. Donc je pense qu’il ne faut pas lui mettre de trop petites juments. Il a du sang, mais c’est un sang assez froid. Je pense qu’il vaut mieux lui mettre un peu de sang, que pas du tout. 

Au niveau des conditions, il reste très raisonnable dans le tarif avec une réservation à 300 € + 750 € au poulain vivant (contrat disponible sur le site du Haras d’Aubigny). 

On ne compte pas là-dessus pour gagner de l’argent. Mais on aimerait qu’il fasse assez de juments pour pouvoir le juger assez tôt en tant qu’étalon.