Max Thirouin nous parle de son étalon de 7 ans, Chavez Z
Chavez Z fait partie des étalons qui ont fait particulièrement parler d’eux il y a quelques semaines au salon des étalons de St Lô. Ce fils de Cicero avec une mère par Chellano a beaucoup de choses pour lui. Il confirme toutes ses qualités à chaque concours et vient de prendre une belle 3ème place dans le Grand Prix des 7 ans du CSI du Mans. Max Thirouin, son cavalier et propriétaire, nous parle de ce cheval dans lequel il croit beaucoup.
C’est toi qui a débuté Chavez dès ses 3 ans. Peux-tu nous raconter son histoire ? Comment l’as-tu découvert et acheté ?
Si je remonte au tout début, c’est grâce à Marie-Solange Ewald, qui m’a dit qu’il fallait que j’achète des jeunes chevaux. J’en ai acheté un qui s’appelait Ballisto. C’était un Cicero Z. J’avais dit à la personne qui me l’avait trouvée de m’appeler quand il en aurait un autre. Il en trouve un autre et me dit de venir le voir tout de suite parce qu’il n’allait pas rester longtemps. J’y vais tout de suite, et c’était Jewel de Kwakenbeek. C’est un cheval que j’ai emmené en 1,60m et qui a été vendu aux États-Unis. Du coup, un copain me fait remarquer que j’aime bien les Cicero et qu’il en a vu un de 3 ans à vendre aux enchères sur ET-Auction. Il me demande ce que j’en pense, et comme je l’aimais bien, je lui dis qu’il peut monter jusqu’à 25 000 €. Les enchères ont augmenté vite pendant les dernières minutes, mais il a réussi à l’avoir. Il est arrivé chez moi dans un état horrible. Le transporteur avait dû faire beaucoup de km je crois. Je le retape, puis au bout de 15 jours, comme il avait l’air mieux, je le mets à la longe et là, on lui fait faire 4 sauts, et le 4ème saut … Voilà :
Qu’est-ce que tu as particulièrement aimé chez lui dès le début ?
Qu’il aime sauter.
D’extérieur, il peut paraître un peu tardif. Tu prends vraiment ton temps avec lui.
Jeune, il sautait trop fort. Je travaille avec Bertrand de Bellabre. Il m’a dit : celui-là, il faut vraiment que tu le caches et que tu lui apprennes à sauter moins fort. Donc, j’ai fait tout l’hiver juste sur des cavalettis. Après, il sautait un peu moins fort. Ensuite, il a fait toute son année de six ans, sans en mettre plein la vue, mais en étant tout le temps sans faute. Début 2024, je l’ai confié quelques jours à Stéphane Dufour pour qu’il le présente au salon des étalons de St Lô, parce que je ne pouvais pas y être. J’aimerais qu’il ait quelques poulains sur ses premières années.
Quelles sont pour toi ses qualités les plus importantes en tant qu’étalon ?
Il est hyper sport et il n’a aucun facteur limitant ! Il est très gentil, mais il a quand même du caractère. Il est chaud, mais est quand même facile à canaliser. Il a de la force, mais il n’est pas lourd. C’est un cheval hyper souple, hyper élastique et il a un vrai tremplin sous les pâtes. Il n’a pas vraiment des points très forts très marqués comme on voit chez certains étalons, qui ont aussi des défauts. Mais lui, il n’a aucun vrai défaut.
Il est 3ème du GP des 7 ans du CSI du Mans. On voit qu’il fait ça facilement et sans aucune pression.
Il se balade et il aime ça. Le dernier virage n’était pas facile. Il y en a plein qui ont fait des fautes. Mais lui, “Pas de problème, accroche toi !”
Quand on le regarde, il est tellement calme qu’il peut paraître un peu un peu “mono vitesse”. Mais c’est peut-être une impression.
Oui, parce que je pense que, quand je vais commencer à l’entreprendre un peu plus, le sang va ressortir. Parce qu’il a du sang à la maison. Je le sors toujours assez longtemps.
L’objectif avec lui, c’est le sport ?
Vendre des sailles, c’est un peu une “assurance”. Parce qu’avec les chevaux, on ne sait jamais ce qui peut arriver. Mais oui, dans ma tête, je suis encore cavalier et j’ai envie de performer. C’est ce que je dis à mes copains. Tant que je vois Bosty et Philippe monter au niveau, je continue. Quand ils arrêteront, je commencerai à réfléchir.
Ses premiers poulains sont nés en 2023. Comment sont-ils ?
Ceux que j’ai vu sont très beaux. Mais comme il a bien travaillé l’année de son approbation à Z en 2022, puis n’a fait que Utopie en 2023, je n’ai plus trop suivi le côté élevage et je me suis concentré sur le sport. Mais ensuite Claire Bresson du Haras de Gravelotte m’a dit qu’elle aime beaucoup le cheval et l’a ajouté à son catalogue. Elle a insisté pour qu’on trouve une solution pour le présenter au salon des étalons, pour que les éleveurs le voient.
Et c’était une très bonne idée, parce que la piste est petite et pas facile et qu’il s’y est particulièrement bien présenté !
Oui. Dans ma tête, mon rêve, c’est des concours le Saut Hermès, comme les Grands Prix Coupe du Monde, tout ça. Ça serait extraordinaire. Il va adorer faire ça. D’un autre côté, sur un grand terrain comme aujourd’hui, de galoper et de le laisser rebondir en l’air… C’est génial. À 7 ans, je ne vais pas du tout jouer le chronomètre. Peut-être même l’année de 8 ans. Là j’ai fait le barrage en le laissant un petit peu aller, mais je n’ai pas cherché à aller vite. Il ne faut pas sé précipiter. Je laisse continuer à s’amuser. Je pense que c’est l’objectif avec ce cheval. Tant qu’il va s’amuser, il va sauter de plus en plus gros.
Tu as choisi de croiser Chavez avec Utopie, avec qui tu as remporté Grand Prix 1,60m.
Quand je vais dans un élevage où qu’on essaye de me vendre un étalon en me disant qu’il faut l’utiliser parce qu’il va être un étalon formidable, mais que si je demande à qui ils ont mis leur meilleure jument, on me répond que c’est un autre étalon, ça veut tout dire. Quand vous ne mettez pas votre meilleure jument, ça veut dire que vous n’y croyez pas. Au début, pour Utopie, j’ai demandé des conseils, on m’a proposé des étalons “à la mode”, mais j’ai préféré choisir Chavez. En plus de sa qualité sportive, il y a aussi des performers de niveau 1,50m à 1,60m dans la souche.
Pour plus d’infos sur les conditions de monte :
HARAS DE GRAVELOTTE : Chavez Z
Chavez Z et Stéphane Dufour au Salon des étalons de St Lo. © Xavier Boudon
Photo de couverture de l’article : Chavez Z et Max Thirouin © Sabine Louzier