Francis Clément nous parle de son étalon de 7 ans Hugo d’Authou
Parmi les étalons de 7 ans que nous apprécions particulièrement, on retrouve le très prometteur Hugo d’Authou. Ce fils d’Upsilon et de Célimène d’Authou (par Kannan) appartenant à Francis Clément impressionne par la facilité qu’il montre à chacune de ses sorties.
Francis Clément nous en dit plus sur Hugo, neveu de Baladin d’Authou avec lequel il a participé à des épreuves à 1,50m. Pendant plusieurs années, Francis Clément et Maurice Sicot ont travaillé en tant que co-propriétaires et co-naisseurs d’un certain nombre de chevaux, dont Baladin et Hugo.
Pourquoi avoir choisi Upsilon comme étalon pour Célimène d’Authou ?
À l’époque, je montais en complet. Upsilon, c’est un cheval qui aurait pu faire carrière en CSO à haut niveau. Il avait toutes les qualités et tout ce qui nous manquait un tout petit peu dans ce qu’on avait fait en élevage avec Maurice, notamment les courants de sang pur-sang et anglo. Upsilon était un bon moyen de ramener de l’anglo.
Quand on le regarde évoluer en piste, il a vraiment l’air naturellement doué.
Il est naturellement doué. Tout est facile pour lui !
Même dans les 7 ans, on voit que rien ne lui pose problème pour le moment.
Non. Il a les oreilles en avant et il fait vraiment ça très bien. J’ai dû m’arrêter quelques mois et je ne voulais pas qu’il prenne trop de retard dans les 7 ans, parce qu’il y a un gros palier à passer à cette période-là. Donc c’est Alexa Hinard qui le sort depuis début mars. Elle ne le connaissait pas avant et m’a dit que c’est un bonheur de monter un cheval comme lui.
Quelles sont ses plus grosses qualités pour toi ?
Son mental ! Est-ce que son mental va avec son physique ? Oui, je pense. Comme il est très doué et que rien ne lui demande d’effort, c’est facile, ça l’amuse, et donc il garde son mental. Il a un physique irréprochable. Il a une belle sortie d’encolure, des aplombs parfaits et un dos bien attaché. Il est très souple. Toutes ses qualités physiques font peut-être qu’il a un mental exceptionnel. Comme ça ne lui coûte pas de faire, c’est un cheval joyeux.
Quels sont les objectifs avec lui ? Te faire plaisir sur de belles épreuves ?
Oui. Je pense que ce sera mon dernier et que je raccrocherai les bottes après. On me le demande régulièrement, mais il n’est pas à vendre.
C’est un cheval avec qui tu as pris le temps.
Oui, j’ai été patient. Il a fait une belle saison de 4 ans. À 5 ans, je l’ai un peu perdu. Il a dû grandir. Il a fait une saison en demi-teinte et j’ai même arrêté assez vite les qualifs. Puis il a parfaitement redémarré à 6 ans en étant tout le temps sans faute. Au début, je ne savais pas vraiment quels seraient ses moyens, mais j’étais convaincu que ce qu’il allait faire, il le ferait très bien. À aucun moment je n’ai eu envie de lui mettre gros pour voir ce qu’il pouvait sauter. Il faut préserver son mental.
Parlons un peu de sa carrière d’étalon. Tu as déjà une pouliche avec une mère par Casall. Comment est-ce tu la trouves ?
Elle est magnifique. Elle est grande. Apparemment, il produit quand même assez grand d’après les retours que j’ai eu sur les poulains qui sont nés l’année dernière.
Comment conseillerais-tu de le croiser ?
Tout lui va. Aussi bien des juments chaudes que des juments qui manquent de sang. Sincèrement, je pense qu’il est très, très, très améliorateur.
En plus, on peut souligner qu’il est approuvé SF et AA et qu’il est distribué par le Haras de Gravelotte à un tarif très accessible (200 € HT à la réservation + 400 € HT à la naissance, garantie poulain vivant + 160 € pour le transport des doses congelées) !
Comme il n’a pas les grandes origines à la mode, je me suis dit que de toute manière, si je le mettais à un prix plus élevé, personne ne franchirait le pas. Je n’en fais pas une affaire d’argent. Donc s’il y a des éleveurs qui veulent tenter l’aventure, au contraire, je veux les aider en le rendant accessible. J’y crois vraiment beaucoup. Je suis tellement content de ma pouliche que j’ai remis Hugo à ma Casall.
Comment est-il au niveau du caractère ?
C’est vraiment un cheval extraordinaire, c’est presque un ami. Tu le donnes à un gamin de huit ans, il va traverser l’écurie en marchant tout doucement. On soucie même pas de savoir qu’il est entier. Quand on va en concours, dans les boxes, il frime dix minutes, puis après, c’est terminé.
C’est une belle histoire d’être co-naisseur de chevaux que tu gardes pour toi.
Je n’ai jamais été bon pour acheter. Je pense que la réussite d’un cheval, c’est dès sa naissance. Ça dépend des premiers contacts qu’il a avec l’humain, de la manière dont il est élevé, dont il est débourré, dont on le sort en concours, etc… C’est tout ça. Quand on achète un 7 ou 8 ans, on ne connaît pas son passif, si ça a été difficile ou pas, s’il a été préparé ou pas, etc… Je pense que je suis meilleur éleveur qu’acheteur.