Le Salon du Cheval de Paris a repris ses quartiers au parc des expositions de la Porte de Versailles du 12 au 14 décembre 2025, mais cette édition revêtait une saveur toute particulière. Si l’événement avait déjà rouvert ses portes l’an passé, il manquait alors son âme sportive : la compétition internationale. Cette année, le saut d’obstacles de haut niveau a enfin fait son grand retour dans la capitale, transformant à nouveau l’arène en un théâtre d’exploits pour plus de 150 cavaliers internationaux. Durant trois jours intenses, le public a vibré au rythme des sabots frappant le sable, retrouvant cette adrénaline des grands prix qui faisait tant défaut. Derrière mon objectif, j’ai pu capturer non seulement la performance, mais aussi l’émotion d’un milieu équestre enfin réuni autour de ses champions.
Dès le vendredi matin, l’impatience était palpable dans les allées. Le coup d’envoi des épreuves internationales a marqué officiellement le retour du chronomètre et de l’enjeu. Le Prix Covalliero (CSI1*, 1,15 m) a vu I sous la selle du jeune Reuben Blackhurst s’imposer avec une sérénité remarquable, devant Adele Shaw sur Kikke suivie de Sarah Hedi et Gannavero. La journée s’est achevée en apothéose avec le Prix Ihedrea (CSI3*, 1,45 m) où François Xavier Boudant, en selle sur Brazyl Du Mezel, a offert un parcours d’une précision chirurgicale. Photographier ces premiers instants de compétition, c’était immortaliser la joie de tout un secteur de retrouver la confrontation sportive à Paris.
La ferveur du salon ne s’est pas éteinte avec la tombée de la nuit, bien au contraire. La piste s’est transformée pour accueillir la traditionnelle Nuit du Cheval, un spectacle immersif mêlant prouesses équestres et mise en scène artistique. Sous les projecteurs de la Porte de Versailles, le public a été transporté dans un univers où la poésie et la technique se rencontrent, offrant une parenthèse enchantée après l’intensité des premières épreuves de la journée. Entre voltige, dressage de haute école et tableaux chorégraphiés, cette soirée a célébré la dimension artistique de l’équitation, rappelant que derrière chaque athlète se cache un artiste. Le public a été transporté par la prouesse technique de Lorenzo, qui a une nouvelle fois repoussé les limites de l’impossible avec ses quinze chevaux en totale liberté, offrant une démonstration de puissance et de synchronisation spectaculaire. Dans un registre plus intime, l’émotion était à son comble lors du passage d’Hassan et du Docteur Peyo, un moment suspendu et poétique qui a rappelé à tous la sensibilité exceptionnelle de l’animal. La transmission et la complicité étaient également au cœur de cette soirée, illustrées par le duo touchant d’Alizée Froment et sa fille, dont la symbiose sur scène a ému les tribunes. L’univers féerique de la Showteam Mirage Espagnol a ensuite transformé l’arène en un monde onirique où chevaux et ballons semblaient ne faire plus qu’un dans une danse aérienne. Enfin, Elisa Laville a complété ce plateau d’exception avec une démonstration mêlant une liberté totale et une complicité absolue avec ses montures.
Le samedi a confirmé que le niveau d’exigence était monté d’un cran. Les obstacles ont pris de la hauteur et la tension est devenue presque palpable autour de la piste. La matinée a été marquée par la domination sans partage d’Hicham Chani lors du Prix Tattini (CSI1*, 1,30 m), réussissant l’exploit de placer deux de ses chevaux, Enchilada Z et Nabor Ste Hermelle, aux deux premières places. L’après-midi, le public a retenu son souffle pour le Prix CENECA (CSI3*, 1,45 m). C’est le Belge Koen Vereecke qui a fini par s’imposer au terme d’un barrage haletant, devançant de peu le Français Alix Ragot. La concentration extrême des cavaliers et la puissance des chevaux ont créé des contrastes saisissants. Le soir, l’ambiance a radicalement changé pour laisser place à l’effervescence de la Nuit du Complet. Cette épreuve de cross indoor a fait vibrer les tribunes avec une énergie débordante. Sur un parcours parsemé d’obstacles naturels imposants — troncs, haies et passages de gué — les meilleurs complétistes se sont élancés dans une course contre la montre effrénée. Des cavaliers de renommée internationale tels que Karim Laghouag, Alexis Goury, Benjamin Massié et Camille Lejeune ont fait la démonstration de leur maîtrise technique, aux côtés d’une relève talentueuse et déterminée. La présence de Julie Simonet, Héloïse Le Guern, François Pons, Jeanne Rossez, Morgane Euriat, Lucas Brun, Vérane Nicaud, Salomé Poisson, Jade Bourguet ou encore Charlotte Bordas a insufflé une énergie incroyable à l’épreuve. Le bruit des sabots martelant le sol et les encouragements du public à chaque franchissement ont créé une atmosphère électrique.
Le point culminant de ce week-end de célébration fut, sans conteste, le Grand Prix du Salon du Cheval de Paris le dimanche. Cette épreuve reine (CSI3*, 1,50 m) représentait le symbole ultime de ce retour à la compétition. Sur un parcours technique et massif, c’est finalement François-Xavier Boudant qui a triomphé avec Brazyl du Mezel, réalisant un double sans-faute magistral. Il devance deux icônes du saut d’obstacles tricolore : Roger-Yves Bost, toujours aussi fulgurant, et Thomas Lambert. L’ovation du public lors de la remise des prix a prouvé, s’il le fallait encore, que le sport est le cœur battant de cet événement.
Les résultats complets : Grand Prix CSI3*
Au-delà des trophées, cette édition 2025 marque une renaissance. Ce n’était pas seulement un salon, c’était le retour d’une expérience immersive. J’ai été frappée par cette énergie collective, cette communion entre les athlètes, les chevaux et les spectateurs qui attendait ce moment. Ce Salon du Cheval ne se contente plus d’exposer, il vit à nouveau au rythme de la performance. Ces trois jours furent un condensé de passion pure, prouvant que rien ne remplace l’émotion du direct et la beauté d’un parcours parfaitement exécuté sous les projecteurs de la Porte de Versailles.
Toute l’équipe de Cavaletti Mag tient enfin à adresser ses plus sincères remerciements aux équipes organisatrices du Salon du Cheval de Paris pour leur accueil et la qualité de cet événement. Un grand merci également à VL Média et tout particulièrement à Emmanuel Semo pour leur confiance et l’opportunité donnée de couvrir ces trois jours de compétition.





